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Présentation

TPE réalisé par Clara LE NAGARD, Manon GAUTIER et Pierre-Benoît CORBIN-PHILIPPON.

 

1ère ES – Lycée Externat des Enfants Nantais.

 

Année 2014 – 2015.

 

Thèmes généraux : Individuel et collectif, Crise et progrès.

Sujet : Les réseaux sociaux

Problématique : En quoi les réseaux sociaux en ligne influencent-ils la socialisation des jeunes ?

Professeurs encadrant : Joséphine RAIX (SES) et Sylvie TABARY (Histoire-Géographie).

Couplage disciplinaire : Sociologie et Histoire

Table des matières

Introduction

 

I - Les jeunes et les réseaux sociaux en ligne

 

A - Différents modèles de réseaux sociaux...

1. Facebook

2. Snapchat

3. Twitter

 

B - …qui jouent un rôle dans la socialisation.

1. Analyse des sondages des Sixièmes et des Secondes

2. Les réseaux sociaux : deux facettes différentes

3. Les réseaux sociaux, en rivalité avec les parents ? avec la scolarité ?

 

II - Les réseaux sociaux en ligne, ennemis ?

 

A - Facebook, des règles connues et toujours en évolution...

1. Facebook et la loi, Facebook et sa loi

 

B - …mais encore insuffisantes.

1. Nos données personnelles sont-elles en sécurité sur les réseaux sociaux ?

 

III - Les réseaux sociaux alternatifs

 

A - Un nouveau moyen d'échanger...

1. Les réseaux sociaux alternatifs, une nouvelle forme de liberté

2. Pourquoi les jeunes se tournent-ils vers des réseaux sociaux alternatifs comme Snapchat ?

 

B - …tout en restant anonyme.

1. L’anonymat, au service des utilisateurs ?

2. Les réseaux sociaux alternatifs, un moyen de fuir les parents

 

Conclusion

 

Annexe

 

Bibliographie et sitographie

Introduction

I – Les jeunes et les réseaux sociaux

II – Les réseaux sociaux en ligne, ennemis ?

III – Les réseaux sociaux alternatifs

 

Synthèses personnelles

 

Clara LE NAGARD

Manon GAUTIER

Pierre-Benoît CORBIN-PHILIPPON

 

Introduction

Extrait de l'émission de culture-infos Zone Interdite, diffusée une semaine sur deux sur M6, afin d'illustrer l'introduction.

I - Les jeunes et les réseaux sociaux en ligne

 

A - Différents modèles de réseaux sociaux...

 

1. Facebook

Conversation fictive avec Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook.
Infographie humoristique à propos de Facebook, réalisée par Pictever.

Infographie humoristique à propos de Facebook, réalisée par Pictever.

Bande-annonce de The Social Network, un film réalisé par David Fincher en 2010, revenant sur la création de Facebook et son créateur, Mark Zuckerberg.

2. Snapchat

Conversation fictive avec Evan Spiegel, le créateur de Snapchat.
Infographie humoristique à propos de Snapchat, réalisée par Pictever.

Infographie humoristique à propos de Snapchat, réalisée par Pictever.

Vidéo humoristique réalisée par le YouTuber Cyprien à propos de Snapchat.

3. Twitter

Conversation fictive avec Evan Williams, le créateur de Twitter.
Infographie humoristique à propos de Twitter, réalisée par Pictever.

Infographie humoristique à propos de Twitter, réalisée par Pictever.

Vidéo humoristique réalisée par le YouTuber Cyprien à propos de Twitter.

B - …qui jouent un rôle dans la socialisation.

 

1. Analyse des sondages des Sixièmes et des Secondes

Afin d'étudier les comportements des jeunes sur les réseaux sociaux, nous avons réalisé un sondage. Celui-ci porte sur l'utilisation qu'ils font des réseaux sociaux, notamment Facebook, Snapchat et Twitter.

 

Voici le sondage auquel les élèves de Sixième et de Seconde ont répondu.

 

Sondage : « Les réseaux sociaux et vous »

 

Merci de prendre le temps de répondre à ce sondage. Vos réponses demeureront confidentielles.

 

  • Quel âge as-tu ?

 

................................................................................................................................................

 

  • Je suis (entourer la réponse correspondante) :   un garçon    une fille

 

  • Utilises-tu les réseaux sociaux ? Si oui, merci de cocher les cases correspondantes.

☐ Facebook

☐ Twitter

☐ Snapchat

☐ Je n’utilise aucun réseau social

☐ Autre ? Merci de préciser : ....................................................................................................

 

  • Parmi les réponses cochées ci-dessus, quel est ton réseau social préféré ?

 

................................................................................................................................................

 

  • En moyenne, combien de temps passes-tu par jour sur les réseaux sociaux ?

☐ 10 à 15 minutes par jour.

☐ 15 à 30 minutes par jour.

☐ 30 à 45 minutes par jour.

☐ 45 minutes à 1 heure par jour.

☐ 1 à 2 heures par jour.

☐ 2 à 3 heures par jour.

☐ Plus ? Merci de préciser : .....................................................................................................

 

  • Utilises-tu plutôt les réseaux sociaux sur un ordinateur ou sur mobile ?

☐ Ordinateur personnel

☐ Ordinateur familial

☐ Téléphone portable personnel (type smartphone)

 

  • Sur Facebook, es-tu ami avec l’un de tes parents ou de tes professeurs ?

☐ Ami avec un ou plusieurs parents

☐ Ami avec un ou plusieurs professeurs

☐ Aucun des choix proposés ci-dessus

 

  • Comment utilises-tu les réseaux sociaux ?

☐ De manière active (commentaires, photos, tweets).

☐ De manière passive (regarder ce que les autres font).

 

 

  • Es-tu surveillé lorsque tu consultes les réseaux sociaux ?

☐ Oui, mes parents contrôlent ce que je publie/commente/aime/pose comme question/envoie.

☐ Mes parents vérifient simplement ce que je publie/commente/aime/pose comme question/envoie mais ne contrôlent pas cela.

☐ Non, ils ne contrôlent ou ne vérifient pas ce que je poste.

 

  • As-tu déjà eu un conflit avec tes parents à propos des réseaux sociaux ?

☐ Sur le temps que je passe.

☐ Ce que je poste ou que j’envoie.

☐ Les personnes avec qui j’échange/je suis ami.

☐ L’ouverture de mon compte/profil.

☐ Je n’ai pas eu de conflit avec mes parents à propos de cela.

 

  • Lorsque tu as créé ton compte, as-tu donné… (entourer la réponse qui correspond)

Ton vrai nom

☐ Oui

☐ Non

 

Ton vrai âge ou date de naissance

☐ Oui

☐ Non

 

Des photos de toi (Facebook)

☐ Oui

☐ Non

 

Tes centres d’intérêts (like)

☐ Oui

☐ Non

 

Ta vraie adresse de messagerie

☐ Oui

☐ Non

 

Le nom de ton établissement scolaire

☐ Oui

☐ Non

 

Ta situation amoureuse

☐ Oui

☐ Non

 

Ton vrai numéro de téléphone

☐ Oui

☐ Non

 

Résultats de l’enquête réalisée auprès d’élèves de Sixième

Parmi les 67 élèves de sixième que nous avons interrogés, 36 d’entre eux ne sont pas inscrits sur les réseaux sociaux en ligne. À l’inverse, 31, soit 46% d’entre eux y sont présents.

Statistique 1

Parmi les 31 élèves étant présent sur les réseaux sociaux, 25 préfèrent Facebook, soit 81%. Celui qui se trouve en deuxième position est Snapchat, avec 19% de préférence. Twitter n’est absolument pas représenté parmi les élèves de sixième.

Statistique 2

Le plus généralement, le temps passé sur les réseaux sociaux ne dépasse pas 2 heures d’utilisation par jour. La majorité des inscrits interrogés, soit 14 élèves (42%) passerait entre 30 minutes et 1 heure par jour. Seuls 2 sixièmes sur 31 s’y rendraient plus de 2 heures par jour en moyenne. Il s’agit donc d’une durée non-négligeable dans la journée des jeunes.

Statistique 3

Présent de plus en plus tôt dans la vie des adolescents et même des pré-adolescents, le téléphone portable est le terminal préféré pour se connecter à Facebook et autres Snapchat. À égalité en deuxième position, l’ordinateur personnel et l’ordinateur familial. En effet, tous les jeunes d’environ 11 ans ne disposent pas tous d’un ordinateur personnel ou d’un smartphone.

 

À la question « Avez-vous un lien avec un parent ou un professeur sur un réseau social en ligne ? », 20 sur 31 répondent de manière négative, soit 65%. Un peu moins représenté vient le lien avec un parent pour 32% de réponses et seul 1 élève serait en lien avec un professeur.

Statistique 4

La majorité utiliserait les réseaux de manière active avec 81% de réponses, c’est-à-dire en publiant, en « likant » sur Facebook ou en mettant des « Stories » sur Snapchat (visibles par tous). Les 19% autres ne feraient que regarder ce que les amis ou contacts font sur ces derniers. Notons que les interrogés ayant indiqué utiliser les réseaux sociaux de manière passive sont ceux qui seraient ami avec un parent. Les 6 sondés ayant déclaré se connecter depuis un ordinateur familial affirment ne pas utiliser les réseaux de manière active.

Statistique 5

Dans 36% des cas, la question des réseaux sociaux ne créerait pas de conflit entre les adolescents et leurs parents. Cependant, dans la même mesure, la source principale de conflit proviendrait du simple fait que l’enfant se soit inscrit sur le réseau social, sans doute sans la permission des parents. Le temps et le contenu mis en ligne viennent respectivement en troisième et quatrième position.

 

Parmi les 31 inscrits interrogés, 26% seraient contrôlés, c’est-à-dire qu’un tuteur vérifie ou valide ou non une action, ou surveillés, c’est-à-dire qu’un parent regarde ce que publie son enfant, sans intervenir.

Statistique 6
Statistique 7

Le sondage révèle également que 30 inscrits soit 97% auraient indiqué un faux âge lors de son inscription. En effet, l’âge légal pour créer un compte Facebook ou Snapchat est fixé à 13 ans. Les élèves que nous avons interrogés ont, pour la plupart, 11 ans. Dans la même idée, 48% auraient indiqué un faux nom durant le processus d’inscription.

Résultats de l’enquête réalisée auprès d’élèves de Seconde

Parmi les 74 élèves de seconde que nous avons interrogés, seuls 10 d’entre eux ne sont pas inscrits sur les réseaux sociaux en ligne. À l’inverse, 64, soit 86% d’entre eux y sont présents.

Statistique 8

Parmi les 64 élèves étant présents sur les réseaux sociaux, 41 préfèrent Facebook, soit 64%. Celui qui se trouve en deuxième position est Snapchat, avec 34% de préférence. Twitter est le moins populaire des élèves de seconde avec seulement 2%. Comme chez les sixièmes, Facebook est le numéro 1 du top 3 des jeunes.

Statistique 9

À égalité parfaite, 50% des interrogés étant inscrits sur des réseaux communautaires passent entre 0 et 1 heure par jour en ligne sur les réseaux sociaux. L’autre moitié des inscrits passerait plus de temps, dont 17% pour plus de 2 heures par jour. On remarque ainsi une évolution par rapport aux sixièmes. Il y a plus de disparité chez les secondes.

Statistique 10

Le terminal préféré pour se connecter aux réseaux sociaux est de loin le smartphone avec 78% des suffrages, qui s’impose largement par rapport aux réponses des sixièmes. Ces derniers n’utilisent le smartphone « qu’à » 54% pour se connecter. 11% des sondés se connectent depuis un ordinateur familial. En intermédiaire, c’est l’ordinateur personnel qui est utilisé avec 19%.

À la question « Avez-vous un lien avec un parent ou un professeur sur un réseau social en ligne ? », 50 sur 64 répondent de manière négative, soit 78%. Loin derrière vient le lien avec un parent avec 19% de réponses et seuls 3% seraient en lien avec un professeur.

Statistique 11

La majorité utiliserait les réseaux de manière active avec 69% de réponses, c’est-à-dire en publiant, en « likant » sur Facebook, en mettant des « Stories » sur Snapchat (visibles par tous) ou encore en Tweetant. Les 31% autres ne feraient que regarder ce que les amis ou contacts font sur ces derniers. Notons que les interrogés ayant indiqué utiliser les réseaux sociaux de manière passive sont ceux qui seraient ami avec un parent. Les secondes se « calmeraient » donc sur l’utilisation qu’ils font des sites internet comme Facebook. En cause, une certaine prise de conscience, ou une prise de recul. 

Statistique 12

Dans 75% des cas, la question des réseaux sociaux ne créerait pas de conflit entre les adolescents et leurs parents, mais lorsque c’est le cas, il s’agit principalement du temps passé en ligne avec 17%. La question de l’inscription est donc absente de ce classement, contrairement aux sixièmes.

 

Parmi les 64 inscrits interrogés, 20% seraient contrôlés, c’est-à-dire qu’un tuteur vérifie ou valide ou non une action, ou surveillés, c’est-à-dire qu’un parent regarde ce que publie son enfant, sans intervenir.

Statistique 13
Statistique 14

Le sondage révèle également que 15 inscrits soit 23% auraient indiqué un faux âge lors de son inscription. Ces mêmes inscrits seraient donc présents sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années. Ils se seraient inscrits avant d’avoir l’âge règlementaire, qui est de 13 ans que ce soit pour Facebook, Twitter ou Snapchat. Dans la même idée, 11% auraient indiqué un faux nom durant le processus d’inscription. Dans les deux cas, c’est notablement moins que chez les jeunes de 11 ans.

2. Les réseaux sociaux : deux facettes différentes

Photographie d'adolescents utilisant leurs smartphones.

À l’apparition d’internet, on a commencé à distinguer de nouvelles activités chez les jeunes d’aujourd’hui. Parmi elles, l’utilisation des réseaux sociaux en ligne. Comme l’a révélé notre sondage, 46% des élèves de Sixième et 86% des élèves de Seconde que nous avons interrogés sont inscrits sur ces nouveaux sites d’échange. Ces réseaux sociaux peuvent être un atout mais ne sont pas non plus sans danger.


Les adolescents sont les premiers utilisateurs de ces communautés en ligne. Et pour cause, ces dernières permettent de renforcer et de poursuivre le lien social des jeunes, notamment ceux issus des groupes sociaux primaires dont ils font partie.

Les réseaux sociaux propulsés par l’émergence des nouvelles technologies limitent les effets négatifs de la distance. En effet, certains élèves de notre lycée illustrent leurs propos : « Nous avons eu des correspondantes étrangères néo-zélandaises l’année dernière dans notre classe. […] Si je suis toujours en contact avec elles, c’est grâce aux réseaux sociaux. Je fais même quelques fois des vidéo-conférences ! ».  Cette idée est appuyée par le sociologue Antonio Casilli, dans le sujet « Internet bouleverse-t-il les rapports sociaux ? » tiré d’Alternatives Économiques : « la sociabilité en ligne ne vient pas remplacer mais compléter les interactions de face-à-face, en même temps qu’elle les reconfigure. »

De plus, comme le révèle l’étude « Les solitudes en France » effectuée en juillet 2014 par la Fondation de France : « Chez les personnes isolées, le recours aux sociabilités virtuelles [réseaux sociaux en ligne] peut offrir une opportunité pour renouer des relations dans la vie réelle. 18% des personnes en situation d’isolement relationnel, utilisent ces réseaux pour rencontrer des gens dans la vie réelle (22% en 2013), contre 12% des utilisateurs non isolés (pourcentage identique à celui constaté en 2013). » Les réseaux sociaux en ligne permettent donc la création et le développement du lien social entre des individus.

D’autres pensent que les réseaux sociaux sont un atout pour la liberté d’expression. Comme l’indique Louise N., une élève de seconde de notre lycée : « Il est plus facile de dire ce que l’on pense, surtout lorsque l’on est anonyme comme sur Twitter. Nous n’avons pas peur de ce que l’on va penser de nous. Il devient alors plus évident de rentrer en contact avec des individus partageant les mêmes idées que nous ». Mais le fait que l’on puisse entrer en contact avec n’importe qui inquiète parfois.

 

En effet, au niveau des jeunes, les réseaux sociaux constituent un certain danger. Facebook est le paradis des voleurs d’identité. Il s’agit souvent de détournement de photos ou de vol d’identité. Pour se faire passer pour une autre personne, il suffit juste de créer un profil au nom de celle-ci.

Les réseaux sociaux sont également extrêmement chronophages. Les adolescents y consacrent plus de temps qu’aux devoirs. Le soir après l’école, ils font leurs devoirs tout en surfant sur ces réseaux sociaux. Il serait donc impossible de se concentrer totalement sur ceux-ci. Une étude dévoile que 52% des 13 à 17 ans avouent se connecter pendant qu’ils font leurs devoirs.

Le 12 octobre 2010, le publicitaire Jacques Séguéla disait « Nous avons cru inventer une société de communication, nous avons en fait inventé une société de solitude. » L’isolement constitue un autre danger des réseaux sociaux en ligne. En effet, comme le révèle notre sondage, environ la moitié des élèves de Seconde que nous avons interrogés passe plus d’une heure par jour à consulter ce type de réseau. La solitude est, par conséquent, intimement liée à l’isolement et l’addiction. Justement, de plus en plus d’études démontrent ce phénomène qui prend de l’ampleur.

Facebook a des côtés positifs et ludiques mais ce réseau social est malheureusement aussi risqué car le grand danger reste la pédophilie. Les adolescents les plus vulnérables sont une proie aisée pour les pédophiles et les délinquants sexuels.

L’histoire d’Amanda Todd est un exemple qui prouve à quel point les réseaux sociaux peuvent être dangereux. Le 10 octobre 2012, Amanda s’est donné la mort à son domicile, près de Vancouver, au Canada. Cette jeune canadienne, qui n’avait pas encore 16 ans, a préféré mettre fin à sa vie plutôt que de continuer à subir le harcèlement dont elle faisait l’objet depuis de longs mois. Et ce suicide a bouleversé et bouleverse encore aujourd’hui le Canada et plus généralement, de nombreux internautes à travers le monde.

En 2009, alors qu’Amanda est scolarisée en classe de 5ème, elle se rend sur un site de chat vidéo pour rencontrer de nouvelles personnes. À l’aide de sa webcam, elle répond à la demande d’un internaute de lui montrer sa poitrine. C’est là que débute sa descente aux enfers. La personne avec qui elle est en train de chater lui demande littéralement de « lui faire un show ». La jeune fille refuse. L’internaute la menace alors de diffuser l’image de sa poitrine dénudée. Menace qui sera mise à exécution. Son cyber-harceleur rassemble alors de nombreuses informations sur la jeune fille : le nom de ses amis, des membres de sa famille entre autres. La diffusion de la photo intime à tous ses proches plonge Amanda Todd dans des crises de panique, suivies d’une dépression et, par la suite, des problèmes de drogue et d’alcool. Sa famille se voit contrainte de déménager, mais la photo ressurgit sur le Web, le maître-chanteur continue d’harceler l’adolescente, de l’intimider. Une page Facebook est créée même avec la photo des seins d’Amanda comme photo de profil.

Amanda lance un appel au secours, via une vidéo postée sur le réseau social YouTube. Dans cette vidéo de 8 minutes et 55 secondes, l’adolescente décrit sa descente aux enfers avec des petits mots sur des feuilles de papiers qu’elle présente à la caméra. Elle raconte le harcèlement, ses angoisses, ses scarifications, sa tentative de suicide. Au départ, cette vidéo n’est vue que par quelques milliers d’internautes.

Vidéo postée par Amanda Todd un mois avant de mettre fin à ses jours.

Un peu plus d’un mois après avoir posté cette vidéo, Amanda Todd se suicide. Et son histoire fait la une des actualités, aussi bien en ligne que dans la presse écrite. Des millions de personnes vont visionner son message sur YouTube. La famille de l’adolescente reçoit de nombreux messages de soutien et même des dons sur un compte ouvert pour collecter de l’argent pour une association d’aide à des jeunes vivant le même drame qu’Amanda. Au Canada, l’émotion est telle que la chef de gouvernement, Christy Clark, envisage d’ajouter la cyber-intimidation à la liste des délits.

Encore aujourd’hui, sur la toile, de nombreux internautes continuent de s’indigner contre le cyber-harcèlement qui a conduit l’adolescente à mettre fin à ses jours.

Cependant, le principal danger du réseau social reste le contrôle parental souvent inexistant. Les adolescents qui se connectent ne savent pas toujours qu’une fois publié, leur contenu devient la propriété du réseau. Leurs données peuvent donc être utilisées à mauvais escient. Autre danger de ce réseau social : l’attrait pour l’interdit et la possibilité offerte aux adolescents de contacter des personnes qu’ils ne connaissent pas. Facebook est également parfois le lieu de contenu choquant pour les adolescents.

 

Les réseaux sociaux en ligne peuvent donc s’avérer être une véritable valeur ajoutée dans la socialisation des adolescents lorsqu’ils sont utilisés correctement. Mais ils n’ont pas toujours conscience de l’espace privé, ils publient à tout va et oublient de se protéger, ce qui, bien plus tard, peut leur nuire sur le plan professionnel, par exemple.

3. Les réseaux sociaux, en rivalité avec les parents ? Avec la scolarité ?

Que les jeunes font-ils sur les réseaux sociaux ? Qu’échangent-ils ? Avec qui ? Leurs pratiques sont-elles toujours « amicales » ? Se sentent-ils protégés ? Quelle place ont pris les réseaux sociaux dans leur vie et celle de leur famille ?

L’UNAF, Action Innocence et la CNIL ont demandé à TNS SOFRES de réaliser une étude auprès de 1 200 jeunes de 8-17 ans.

Aujourd’hui, près de 20% des moins de 13 ans ont un compte Facebook et 48 % des enfants de 8-17 ans sont connectés à un réseau social. Généralement le déclic a eu lieu au collège. 57 % du collège sont connectés et même 11% des écoles primaires. De plus les jeunes se connectent souvent seuls depuis leur ordinateur principalement mais aussi de leur mobile.

 

Les parents sont assez peu associés à cette pratique puisque seule la moitié des 8-17 ans discutent avec leurs parents des réseaux sociaux principalement du temps d’utilisation plus que des usages. Presque la moitié d’entre eux (49%) sont « amis » avec leurs parents. La vigilance des parents concernant l’utilisation des réseaux sociaux par leurs enfants est plus marquée pour les plus jeunes et les filles et 55% se disent surveillés dans leur utilisation. Ce qui effraie souvent les parents, c’est cette facilité à livrer son identité et des informations personnelles sur les réseaux sociaux : pour les enfants et les adolescents, la relation sur le réseau n’est pas virtuelle. Ils sont dans la vraie vie : 92 % utilisent leur vraie identité et livrent beaucoup d’informations personnelles.

Aujourd’hui un tiers des enfants ont été choqués ou gênés par des contenus. Spontanément ils citent d’abord les contenus à caractère sexuel, puis les contenus violents ou racistes et homophobes. Quand ils ont été choqués seuls 10% d’entre eux en ont parlé à leurs parents : ils en parlent plus facilement quand le sujet des réseaux sociaux est abordé en famille.

La surveillance et le dialogue parents-enfant existent mais doivent être renforcés pour favoriser la prise d’autonomie et la responsabilisation des enfants/adolescents dans la gestion de leur réseau et de la confidentialité de leur vie privée.

L'École et la Famille sont considérées comme des partenaires par défaut.

Lorsqu’on voit en semaine des centaines de parents emmener leurs enfants à l’école, on assiste à une pratique sociale riche d’informations.

En inscrivant l’enfant à l’école, les parents témoignent de leur confiance à cette institution et reconnaissent le rôle de celle-ci dans la construction et la socialisation de l’enfant.

En outre, l’école et les parents œuvrent pour le même objectif : Aider l’enfant à acquérir les bases du savoir-être, à développer ses facultés fondamentales, à perfectionner son expression orale et à se débrouiller avec l’écrit, les nombres, la nature…

En réalité, la relation nécessaire entre l’école et la famille repose sur le postulat que l’école conceptualise ce que les parents transmettent aux enfants.

Photo d'un « Like » dessiné à la craie sur un tableau noir.

II - Les réseaux sociaux en ligne, ennemis ?

 

A - Facebook, des règles connues et toujours en évolution...

 

1. Facebook et la loi, Facebook et sa loi

Après avoir analysé des sondages auprès d’élèves en sixième, nous avons découvert qu’ils s’inscrivaient sur Facebook, Snapchat et autres réseaux sociaux. Cependant, aux États-Unis, une loi stipule que les inscriptions sur les réseaux sociaux sont interdites aux enfants âgés de moins de 13 ans, en particulier Facebook. En revanche, en France, mais aussi dans d’autres pays Européens par exemple, aucune loi n’existe, seules les conditions générales d’utilisation du réseau interdisent les enfants de moins de 13 ans. On peut donc parler de vide juridique. Cette loi aux États-Unis est fondée sur l’idée qu’avant ses 13 ans, l’enfant va prendre de mauvaises habitudes en ce qui concerne sa vie privée, il ne prendra pas de recul par rapport aux réseaux sociaux et s’engouffrera dans un monde différent du sien, et qui s’avère être souvent dangereux. En effet, la communication dans la vie réelle et sur les réseaux sociaux n’est pas la même. L’enfant ne prendra pas de recul sur les informations transmises sur Facebook et il portera un discours différent, il pourra tenir des propos indécents sur Facebook et devra y faire face dans la vie réelle. Caché derrière un écran, il aura moins peur d’injurier d’autres personnes et aura du mal à assumer les conséquences de ses actes. De plus, l’enfant pourra entrer en contact avec un prédateur sexuel sans le savoir. Ainsi, maintenant, Facebook arrive mieux à les repérer et peut donc prévenir ce risque. L’enfant peut également se cacher derrière un faux nom, ce qui est autorisé seulement depuis octobre 2014 par Facebook. Avant cela, la plupart des pays autorisant Facebook avait une loi concernant l’anonymat : les individus devaient inscrire leur nom réel sur Facebook. Depuis l’arrivée des TIC, il a accès à internet et donc aux réseaux sociaux beaucoup plus facilement, ce qui explique le développement de ces derniers ainsi que les nouvelles lois adoptées pour faire face à ces problèmes qui sont entre autres des problèmes d’âge et d’anonymat.

Photographie d'un marteau de président sur un dossier où est inscrit « Facebook ».

Nous pouvons aussi parler des conditions générales d'utilisation de Facebook. En effet, nous serions dans une situation paradoxale. Ces conditions seraient en désaccord avec certaines lois françaises et européennes. Ces grands noms de l'internet, dont Facebook, négligeraient la législation, qui est ignorée des utilisateurs, alors qu'elle est censée les protéger. Il est ainsi écrit dans ces conditions d'utilisation que l'utilisateur est « en pleine connaissance de cause », mais nous pouvons affirmer que le contrat est écrit en petit caractères et en anglais. Par conséquent, un utilisateur français ne parlant pas ou peu la langue anglaise n’est pas en pleine connaissance de cause. De plus, les enfants s'inscrivant sur Facebook ne lisent pas ces conditions, sinon très rarement. Ils ne connaissent donc pas les risques encourus de leurs faits et gestes sur Facebook. 

On peut aussi penser que les personnes voulant attaquer ce réseau social perdent beaucoup d'argent car les procédures sont longues et coûteuses et ne gênent pas particulièrement cette entreprise internationale.

En matière de données personnelles, nos lois et celles de Facebook sont un peu différentes. En France et en Europe nos lois stipulent que, pour les données personnelles, il faut un consentement clair de l’utilisateur, ce qui n'est pas le cas dans le contrat de Facebook. Nous perdons donc un peu du cadre protecteur de nos lois. Les français n'osent pas attaquer une entreprise de cette envergure pour des problèmes mineurs tels que des fermetures de comptes ou des photos censurées.

On peut aussi évoquer la naïveté des utilisateurs qui livrent une certaine partie de leur vie privée pour l’afficher sur Facebook, pour suivre le mouvement sans réellement se poser de question. Ils connaissent les risques mais n'en tiennent pas compte. D'après eux, le contrat est sûr et les conditions d'utilisation ne peuvent pas être mises en cause. Cependant l'Union Européenne travaille sur un nouveau règlement concernant les données personnelles mais il s'agit toujours de problèmes de coûts et non de lois. Contre à Facebook, les procédures sont longues et coûteuses. En France, les « class action » (actions de groupe) existent depuis 2014, introduites par la loi sur la consommation qui permettraient à une un personne ou à une association de représenter tous les utilisateurs français devant la loi. Ce serait une sorte de porte-parole des utilisateurs qui permettrait une relation plus facile entre les utilisateurs et la justice. Cependant, elle n’est pas utilisée dans le cadre des Technologies de l’Information et de la Communication.

B - …mais encore insuffisantes.

 

1. Nos données personnelles sont-elles en sécurité sur les réseaux sociaux ?

C’est la question que beaucoup se posent lorsqu’ils complètent leurs profils sur Facebook. En effet, le sujet revient souvent sur la table : que Facebook peut-il bien faire de nos données personnelles ?

La suspicion est d’autant plus grande lorsque l’on apprend que le chiffre d’affaire du réseau social était de 12,466 milliards de dollars (environ 10,9 milliards d'euros) dans le monde pour l’année 2014, soit un peu moins du double de celui de 2013 qui s’élevait à 7,872 milliards de dollars. Les utilisateurs ne sont pas dupes : « L'internaute a compris le deal et a une conscience accrue de sa valeur », rappelle Alain Levy, président-fondateur de l'agence Weborama, dans Les Échos. En effet, compte tenu du chiffre d’affaires et du nombre de profils actifs, cela revient à environ 2,8 dollars par profil. Pour Facebook, un utilisateur vaut donc environ 2,48 euros. Ainsi, plus de 90% des données hébergées par les disques durs et les serveurs ont été collectées au cours de ces deux dernières années, d’après IBM.

C’est pourquoi le réseau social – mais il n’est pas le seul – est activement surveillé par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).

Serveurs de Facebook dans son tout premier data-center de Prineville dans l'Oregon.

Serveurs de Facebook dans son tout premier data-center de Prineville dans l'Oregon.

Facebook a dépensé plus d’1 milliard de dollars en infrastructures en 2011, dont une large partie pour financer d’immenses réservoirs de données, situés dans l'Oregon, en Caroline du Nord, en Virginie, en Californie, notamment. C’est là que sont stockées nos moindres actions sur le réseau social. Et celles-ci intéressent de plus en plus des multinationales pour mieux cerner les consommateurs que nous sommes déjà, mais aussi les futurs consommateurs que nous serons, nous, les jeunes. En effet, ces derniers n’hésitent pas à fournir beaucoup d’informations sur eux-mêmes et sur leur vie. Comme nous l’apprenait le sondage que nous avons mené dans notre lycée, 89% et 77% des élèves de Sixième et de Seconde interrogés auraient respectivement indiqué leur vrai nom et leur vrai âge lors de leur inscription. Et ces mêmes utilisateurs n’hésitent pas à inscrire leur établissement scolaire ou encore à « liker » massivement du contenu, rendant ainsi publics leurs centres d’intérêts.

 

C’est pourquoi on a coutume de dire « Si c'est gratuit, c'est que vous êtes le produit ». Cette phrase s’applique parfaitement au géant des réseaux sociaux Facebook, de par son modèle économique. Cependant, il n’est pas infaillible : même en choisissant les bons paramètres de confidentialité, il n’est pas impossible qu’une photo ne soit visible que pour vos « amis » par exemple. Ce phénomène a été découvert depuis l’instauration du nouveau moteur de recherche, seulement disponible pour les utilisateurs américains pour le moment. Il s’intitule Graph Search. Pour y accéder en France, il suffit de changer la langue de Facebook à « English (US) », il est donc très simple d’y avoir accès. Parmi les fonctionnalités qu’il propose, voir toutes les photos que telle personne a aimées – et par conséquent voir des photos qui ne sont pas censées être visibles par l’utilisateur en question.

De toute manière, tout ce que l’on fait sur les réseaux sociaux en ligne est surveillé, en particulier sur Facebook. Mais ce raisonnement s’applique également à Twitter, dans une moindre mesure. C’est pourquoi certains utilisateurs se tournent vers des réseaux sociaux alternatifs qui leur garantissent aussi bien une plus grande sécurité qu’une vie privée plus protégée et donc un meilleur anonymat.

III - Les réseaux sociaux alternatifs

 

A - Un nouveau moyen d'échanger…

 

1. Les réseaux sociaux alternatifs, une nouvelle forme de liberté

Aujourd’hui, les réseaux sociaux octroient de nouvelles libertés. Autrefois, les parents exerçaient un contrôle dit « physique » sur les enfants. Les parents pouvaient interdire leurs à enfants de sortir alors que, de nos jours, le simple accès à un réseau social permet d’être connecté en permanence avec ses amis et les enfants n’ont plus forcément besoin de sortir et de voir leurs amis en face à face pour pouvoir discuter et se distraire.

Les réseaux sociaux traditionnels altèrent la frontière entre la sphère publique et la sphère privée. Toute notre vie privée peut être inscrite sur les réseaux sociaux sans que l’on s'en rende compte. Ce nouveau danger est donc présent partout mais c’est aussi une nouvelle forme de liberté. En effet, être libre constitue une des caractéristiques principales des réseaux sociaux selon les jeunes, puisque les parents n’ont pas forcément le contrôle sur l’activité internet de leurs enfants. Aujourd’hui, il devient plus difficile pour les parents d’interdire l’accès internet à leurs enfants qui constitue également un outil de travail. Les parents doivent donc redoubler d’efforts pour surveiller leurs enfants qui peuvent, même à la maison, avoir des conversations à caractère pornographique, violent ou insultant. Le contrôle sur l’enfant doit donc être renforcé au niveau moral et non au niveau physique. Les réseaux sociaux constituent donc une nouvelle forme de liberté qui peut également être source de conflit avec les parents qui ne comprennent pas toujours que les jeunes utilisent en permanence les réseaux sociaux puisqu’ils se sont développés en même temps que les jeunes d'aujourd'hui ont grandi.

2. Pourquoi les jeunes se tournent-ils vers des réseaux sociaux alternatifs comme Snapchat ?

Logo de Snapchat

Snapchat est un concept révolutionnaire lancé en septembre 2011 qui permet de faire oublier une photo qui pourrait s’avérer compromettante ou des propos dont on souhaiterait l’oubli.

Les créateurs de Snapchat, Evan Spiegel et Bobby Murphy, deux étudiants de Stanford de moins de 25 ans, décrivent leur invention qui a été pensée comme « une façon différente de communiquer avec ses amis, plus personnelle, mais surtout beaucoup plus amusante ».

C’est un réseau social qui doit son succès à l'éphémère sur internet ou les photos sont ici des « fantômes ». Un nouveau concept Android et iOS dont le principe est d'envoyer une photo, une courte vidéo ou un message à un contact (utilisateur que l'on a ajouté et qui nous a ajouté au préalable sur le réseau) avec une particularité qui fait toute la différence : ils disparaîtront après avoir été visionnés par le destinataire. Leur durée de vie va de 1 à 10 secondes au gré de l'envoyeur selon les paramètres choisis. Et ça marche ! Les jeunes, les premiers, et les moins jeunes, sont séduits par le réseau social qui, deux ans après son lancement, met en avant le droit à l’oubli. On peut se permettre de poster des photos de nous lors de soirées arrosées durant les années lycée ou universitaires sans que cela ne compromette notre avenir si un futur employeur retrouvait ces photos qui ne nous présentent pas toujours sous notre meilleur jour. Quand on sait qu’un jeune sur dix s’est vu refuser un emploi à cause des contenus qu’il publie sur les réseaux sociaux, cette précaution ne semble pas superflue.

 

Nous pouvons ajouter que sur Snapchat, à la différence des autres réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, l’individu n’a pas besoin de nom, prénom ou âge. Seuls un pseudonyme et une adresse e-mail suffisent. Ce qui semble rassurer et créer une certaine protection par rapport à l’insécurité du monde des réseaux sociaux que l’on dénonce aujourd’hui. En effet, le succès est tel que l’on compte plus de 300 millions de messages échangés chaque jour et une hausse constante du nombre d’utilisateurs actifs.

 

On note également que l'application du droit à l’oubli ne comporte aucune publicité. C’est pourquoi la start-up de 57 employés ne gagne pas d'argent, même si elle fut valorisée à 1 milliard puis 3 milliards de dollars, somme que Facebook a proposé à deux reprises pour le rachat de celle-ci.

 

L’échange de photos ou de messages coquins par SMS est également très utilisé via Snapchat.

L’idée serait venue à l’un des deux créateurs de l’application en entendant un ami déclarer « J’aimerais que les photos que j’envoie à cette fille disparaissent ».

 

Cependant le même problème revient sans cesse. Comme pour tout réseau social, certains jeunes deviennent addicts à Snapchat en échangeant plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de clichés par jour ! Surtout ceux qui ne lâchent jamais leur smartphone et communiquent en permanence avec leurs amis.  Mais l’application s’adresse surtout à ceux qui ont compris que les images compromettantes peuvent leur gâcher l’existence. « C’est pour s’envoyer des photos « dossier », des photos de soirées… Le genre d’images que je n’ai pas envie de voir sur mon profil Facebook le lendemain », résume Alban, un lycéen de 17 ans qui « Snappe pas mal ces derniers temps ».

Effectivement, Snapchat permet à l’utilisateur qui prend la photo ou la vidéo directement depuis l’application, de l’éditer rapidement en ajoutant une légende ou un dessin, puis de l’envoyer au(x) contact(s) de son choix. De son côté, le destinataire reçoit une notification. Pour visionner le « Snap » qu’il vient de recevoir, il est obligé de garder un doigt sur l’écran de son téléphone tout au long de l’opération. Un détail qui empêche généralement de faire une capture d’écran, à moins d’être très habile et très rapide. Une fois le délai de 1 ou 10 secondes écoulé, l’image disparaît.

Selon ces derniers chiffres, Snapchat dépasserait de loin les photos publiées quotidiennement sur Instagram avec 4 fois plus d’images fantômes envoyées chaque jour (200 millions). Parmi celles-ci, des instantanées de n’importe quel sujet différent, des « coucou » entre amis, mais aussi des photos compromettantes et « not safe for work » (c’est-à-dire « à ne pas regarder sur son lieu de travail »).

 

Pourtant une question se pose : les photos de Snapchat disparaissent-elles vraiment à tout jamais ? La réponse est non et écrite noir sur blanc : « Il pourrait exister des moyens d’avoir accès aux « Snaps » lorsque les images sont en stockage temporaire sur les appareils des destinataires. Vous ne devez pas utiliser Snapchat pour envoyer des messages si vous voulez être certain que le destinataire ne puisse en faire une copie. » expliquent les conditions d’utilisation de l’application.

Ces « moyens » qu’évoquent les Conditions Générales d’Utilisation de Snapchat existent bel et bien. Il y a tout simplement la capture d’écran : la manipulation est généralement facile à réaliser lorsque le délai avant l’autodestruction est supérieur à 2 voire 3 secondes. Avec un délai inférieur, l’action est bien-sûr plus complexe à réaliser.

Mais ceux qui veulent vraiment récupérer les images reçues via Snapchat peuvent toujours trafiquer leur téléphone. En effet, chaque image envoyée via Snapchat est temporairement enregistrée dans la mémoire du téléphone sous forme de fichier caché avant qu’elle ne soit ouverte dans l’application. La marche à suivre pour mettre la main sur ces fichiers est expliquée dans de nombreux tutoriels en ligne. Il existe même des applications tierces sur iOS et Android pour les enregistrer et un site répertoriant ces « fuites » est accessible (snapchatleaked.com). Mais Snapchat essaie de traquer les utilisateurs de ces applications tierces en bloquant leurs comptes. En effet, les conditions d’utilisation stipulent l’interdiction de l’utilisation des « third-party apps » (comprendre « les applications tierces »).

 

Les jeunes se tournent donc vers Snapchat car sur ce réseau social « ils ont le droit à l’erreur ». Mais seulement en apparence bien évidemment, car toute photo qui veut être retrouvée peut l’être. Un sentiment de toute puissance et de sécurité envahit les jeunes derrière leurs smartphones et tablettes connectées. Ils se sentent protégés par le fait qu’ils décident qui verra la photo qu’ils vont envoyer et combien de temps. Mais les jeunes ne sont pas seuls à utiliser Snapchat qui pourrait même servir dans le milieu professionnel. Effectivement, selon le New York Magazine, à Wall Street, milieu professionnel où le droit à l’erreur n’existe pas, Snapchat serait utilisé de manière obsessionnelle. En effet, l’application permet aux jeunes traders de continuer à partager des photos sans mettre leur job en danger. Mais certains pensent que les traders ne s’échangent pas seulement des clichés de soirée, plutôt des informations pouvant permettre un délit d’initié.

 

Les créateurs de Snapchat, considérés par certains comme de petits Zuckerberg en devenir, ont vu juste en créant une application que Facebook lui-même est prêt à racheter pour 3 milliards de dollars… de quoi en faire pâlir plus d’un !

B - …tout en restant anonyme.

 

1. L'anonymat, au service des utilisateurs ?

Sur internet, la question de l’anonymat revient souvent. Les réseaux sociaux sont les premiers concernés. Mais il ne faut pas confondre anonymat et pseudonymat qui sont des choses différentes. Le pseudonymat consiste à se « cacher » derrière un faux nom (ou plutôt pseudonyme) alors que l’anonymat, lui, consiste à, par exemple, changer d’adresse IP (et donc empêcher totalement l’identification d’un appareil se connectant à internet).

 

L’anonymat des utilisateurs sur internet est souvent considéré comme un « plus », notamment pour la question fondamentale de la liberté d’expression. L’anonymat a principalement un effet « désinhibiteur » pour les utilisateurs et leur permet ainsi de s’exprimer librement sans que cela ne se ressente sur leur vie personnelle ou d'étudiant, puis plus tard, professionnelle. On parle donc du droit de l’anonymat.

L’anonymat est souvent associé à la question de l’identité en ligne. Sur internet, les utilisateurs dévoilent souvent une ou plusieurs facettes de leur personnalité, chose qu’ils ne feraient sans doute pas dans la réalité et qu’internet leurs permet par le biais de certains réseaux sociaux comme Twitter. En effet, sur ce dernier, il est possible d’interagir avec d’autres tout en dissimulant son identité par l’utilisation du pseudonymat. Cette pratique existe mais est moins courante sur Facebook et Snapchat.

Ainsi, de nouveaux réseaux sociaux ont émergé sur la toile. Ils se disent « alternatifs » mais certains les appellent les réseaux sociaux « anti-Facebook ». L’exemple-type est Diaspora. Il se dit « contre la fin de la vie privée ». Et cette vie privée est en train de disparaître, selon les créateurs de ce dernier. Pour cause, les internautes donnent toujours plus de leurs données personnelles à de grandes plateformes centralisées, qui nourrissent les « data center » vus précédemment par le biais des géants des réseaux sociaux en ligne : Facebook et Twitter.

 

Mais les jeunes se tournent également vers les réseaux sociaux alternatifs pour avoir plus d’anonymat. Cela leur permet de ne plus être « surveillés » en ligne en étant amis avec leurs parents par exemple.

Diaspora n’est pas le seul ; Snapchat est un bon exemple de réseau social alternatif. En effet, lors de l’inscription, une adresse e-mail et une date de naissance suffisent. Aucune autre information n’est demandée. Cependant, l’application demande l’accès à la géolocalisation, ce qui peut être un problème pour la protection de la vie privée, et notamment l’anonymat.

Le réseau a également été la cible d’un acte de piratage en octobre 2014 où « environ 90 000 photos et 9 000 vidéos issues d'échanges entre utilisateurs ». En premier lieu, le « Snappening » a beaucoup fait réagir quant à l’anonymat mis en avant par la start-up américaine. En effet, cette dernière stipule ne conserver aucune photo ni vidéo échangée entre utilisateurs. C’est justement sur ce point qu’elle a été critiquée. Les utilisateurs lui reprochaient de leur avoir menti. Mais quelques heures après l’événement, il s’est avéré que les photos et vidéos piratées étaient issues d’une application tierce. L’anonymat prôné par Snapchat existerait donc bel et bien.

 

Les Snaps échangés peuvent aussi être utilisés par les autorités comme pièces à conviction : un lycéen américain de 16 ans a été inculpé pour meurtre, dans le week-end du 7 et 8 février 2015, après avoir posé à côté de sa victime dans un selfie. En effet, Maxwell Marion Morton, a envoyé la photo par Snapchat à plusieurs amis. L'un d'entre eux a fait une capture d'écran et sa mère a fait suivre l'image aux autorités. Ces dernières ont alors fouillé la maison du suspect et ont retrouvé un pistolet de calibre identique à celui utilisé pour tuer Ryan Mangan, un de ses camarades de classe. L’adolescent a ensuite avoué le meurtre de son camarade, pour une raison non spécifiée. Le procureur John Peck, lui, n'avait jamais vu de telles pratiques : prendre un selfie à côté de sa victime.

Extrait du selfie de Maxwell Marion Morton à côté de sa victime.

Extrait du selfie en question de Maxwell Marion Morton.

Ainsi, les réseaux sociaux prônant l’anonymat permettent aux utilisateurs et notamment les jeunes d’être plus « libres ». Mais ce n’est le cas que lorsqu’ils les utilisent à bon escient, en respectant les conditions d’utilisation.

2. Les réseaux sociaux alternatifs, un nouveau moyen de fuir les parents

Aujourd’hui les jeunes sont confrontés à un autre dilemme : les parents. En effet, ils sont maintenant présents sur les réseaux sociaux et peuvent surveiller les faits et gestes de leurs enfants sur le net. Les jeunes se sentiraient désormais trop gênés pour poster des contenus sur Facebook, de peur que leurs parents tombent dessus. Selon le Professeur Daniel Miller, de la College University de Londres, les jeunes sont même désormais « embarrassés d'être associés à Facebook. […] Les jeunes s'en détournent en masse […] » et se dirigent vers de nouveaux réseaux sociaux pendant que « les pires personnes », d’après les jeunes, à savoir leurs parents, continuent à utiliser Facebook. Du coup, le réseau social numéro un dans le monde semble de plus en plus pâtir d'une image ringarde. « Vous ne pouvez pas être jeune et libre si vous savez que vos parents peuvent accéder à toutes vos indiscrétions. Facebook n'est tout simplement plus cool, explique Daniel Miller. Les parents ont fait de Facebook un moyen pour la famille de rester connectée ».

 

Pour parer à cette surveillance les jeunes font maintenant appel aux réseaux sociaux alternatifs comme Snapchat qui leur confèrent une utilisation sans surveillance et sans répercussion. Les parents ne peuvent pas voir les photos que leurs enfants envoient. En outre, les jeunes privilégient ce réseau pour fuir leurs parents et pour ne pas être « condamnés » à faire attention à ce qu’ils postent. On peut donc parler d’une rivalité entre deux agents de socialisation qui sont les réseaux sociaux et les parents.

 

Les parents ne peuvent en aucun cas intervenir sur les agissements de leurs enfants. Les jeunes fuient donc leurs parents vers cette nouvelle forme de réseau social, certains parents n’en connaissent même pas l’existence. Ils ne peuvent donc pas intervenir sur la « vie virtuelle » de leurs enfants. Ils leur échappent sans même qu’ils en aient conscience. Ils sont face à un mur. Ces parents sont encore en train de se familiariser avec les réseaux sociaux traditionnels, comme Facebook et ne peuvent donc pas réagir sur les réseaux sociaux alternatifs.

On peut aussi préciser que ces réseaux sociaux alternatifs sont utilisés sous pseudonymes et qu’à moins de connaitre celui de son enfant on ne peut pas l’ajouter à sa liste de contacts. De plus, il faut qu’il vous ajoute pour pouvoir lui envoyer des photos.

 

Les parents sont aussi désavantagés car ce réseau social qu’est Snapchat ne s’utilise que sur un mobile et non sur un ordinateur. Les parents qui viennent donc à peine de se familiariser avec les ordinateurs doivent maintenant interagir avec leurs smartphones qui coûtent aussi plus cher que des téléphones basiques.

Snapchat constitue donc un moyen de fuir les parents de par ses avantages tels que le pseudonymat. Il permet aux jeunes de ne plus se sentir surveillés comme ils commençaient à l’être  sur les réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou Twitter.

Conclusion

Dans notre société actuelle, les réseaux sociaux sont devenus un véritable outil révolutionnaire. En effet, l’instantané fait maintenant partie de nos vies et ces réseaux ont transformé notre façon de travailler et de nous comporter au sein de notre communauté.

E-mails, SMS, messages Facebook; nous nous sommes habitués à ces nouvelles technologies qui font partie de notre quotidien. On peut échanger avec des gens vivant à plus de 10 000 kilomètres de chez nous en quelques clics, envoyer des e-mails à ses professeurs alors que l’on est en vacances ou encore prendre des photos que nos amis verront dans les 5 minutes qui suivent…

Au travail, chez nous, avec des amis ou tout seul, tout le monde a donc accès aux réseaux sociaux et s’en sert parfois plusieurs fois par jour.

« Mais comment faisais-tu pour vivre avant tout cela ? » Voilà une question que beaucoup de parents ont entendu sortir de la bouche de leurs enfants, ou autres personnes d’une génération en-dessous. En effet, certains jeunes n’ont pas connu autre chose que les réseaux sociaux et ont parfois du mal à s’en passer. Ils sont conquis par ce mode de communication qui leur permet de se sentir plus proches de leurs amis. Quand ils ont du mal à communiquer avec leurs parents les réseaux sociaux se transforment en bouée de secours et deviennent des acteurs de l’isolement. Ils influencent la manière de vivre et de se comporter des jeunes. 

Des questions que nous n’avions pas besoin de nous poser rentrent alors en compte comme savoir si nos amis sont allés voir notre dernière vidéo, si il ou elle a « liké » notre photo de vacances ou si il a répondu à notre message. Nous ne sommes plus vraiment là pour les personnes qui sont réellement près de nous et nous nous fermons sur nous-mêmes.

Nous sommes rentrés dans un monde virtuel où tout nous semble plus simple et où les avantages et les inconvénients se confrontent. Les avantages nous apparaissent clairement et les inconvénients moins alors qu’ils sont là, parfois cachés… La sécurité n’est pas assurée sur ces réseaux sociaux et même les individus les plus vigilants peuvent se faire avoir. 

Ils sont donc à utiliser à bon escient et avec prudence.

Vidéo « Look Up » cherchant à ouvrir les yeux aux utilisateurs des réseaux sociaux.

N'étant pas réalisés par nous, les sous-titres de la vidéo comportent quelque fautes d'orthographe.

Bibliographie et sitographie

Introduction

 

  • Full Year 2014 Business Highlights, Facebook Earnings [en ligne], 28 janvier 2015 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Shontell, Alyson. Snapchat Is A Lot Bigger Than People Realize And It Could Be Nearing 200 Million Active Users. Business Insider UK [en ligne], 3 janvier 2015, [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Fourth Quarter 2014 Operational Highlights. Twitter Earnings [en ligne], 5 février 2015 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

 

I – Les jeunes et les réseaux sociaux

 

  • Sondage « Les réseaux sociaux et vous » à des élèves de classe de sixième et de seconde.

  • Lherm, Sophie. Internautes, vous sentez-vous isolés ? Télérama [en ligne], 30 octobre 2010 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Full Year 2014 Business Highlights, Facebook Earnings [en ligne], 28 janvier 2015 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Shontell, Alyson. Snapchat Is A Lot Bigger Than People Realize And It Could Be Nearing 200 Million Active Users. Business Insider UK [en ligne], 3 janvier 2015, [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Fourth Quarter 2014 Operational Highlights. Twitter Earnings [en ligne], 5 février 2015 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

 

II – Les réseaux sociaux en ligne, ennemis ?

  • Henno, Jacques. Facebook pris d’assaut par les pré-ados : faut-il instaurer un âge minimum sur les réseaux sociaux (et comment le faire respecter) ? Atlantico [en ligne], 26 mars 2013 [consulté le 20 février 2015]. Disponible ici.

  • Vincent, Claude. La ruée vers l'or des données personnelles. Les Échos [en ligne], 7 mars 2013 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Full Year 2014 Business Highlights, Facebook Earnings [en ligne], 28 janvier 2015 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

 

III – Les réseaux sociaux alternatifs

  • Beck, François ; Maillochon, Florence ; Obradovic, Ivana.  Adolescences ? Comprendre vite et mieux. Belin, 2014. 96 p.

  • Untersinger, Martin. De l’utopie anti-Facebook au cyberdjihad, le destin contrarié du réseau social Diaspora. Le Monde [en ligne], 21 octobre 2014 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Szadkowski, Michaël. Tout ce qu'il faut savoir du piratage des images Snapchat. Le Monde [en ligne], 15 octobre 2014 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Stiles, Bob. Jeannette teen, charged with killing another, took 'selfie' with body, court papers say. Pittsburg Tribune Review [en ligne], 7 février 2015 [consulté le 10 février 2015]. Disponible ici.

  • Provost, Lauren. Snapchat, l'appli qui plaît aux ados et aux amateurs de sextos. Huffington Post [en ligne], 11 septembre 2013 [consulté le 17 février 2015]. Disponible ici.

Synthèses personnelles

Clara LE NAGARD

1ère ESA

 

Quand nous avons commencé les TPE avec mon groupe, nous n’avons pas tout de suite trouvé le sujet final que nous allons présenter en mars. Le projet a du mûrir dans nos têtes avant de nous apparaître plus clairement. En effet, nous pensions tout d’abord parler du système de santé à l’international mais nous nous sommes vite rendu compte que le sujet était trop vague et assez compliqué. Nous ne savions pas vraiment par où commencer et avions du mal à organiser les quelques idées dont nous disposions.

 

Dès la deuxième séance, nous avons réussi à nous poser les bonnes questions pour trouver un thème qui nous intéressait plus que le précédent et qui nous paraissait plus accessible : Les réseaux sociaux.

 

Partie prenante de la vie des jeunes aujourd’hui, nous nous sommes sentis plus impliqués et plus intéressés. Il nous concerne directement.

 

Lors de la troisième séance notre problématique finale fut trouvée : En quoi les réseaux sociaux en ligne influencent-ils la socialisation des jeunes ?

 

Il a fallu ensuite chercher un plan concret pour ne pas se perdre dans le flot d’informations que nous avions face à nous. Avec l’aide de nos professeurs, nous avons avancé petit à petit vers un projet qui se dessinait de plus en plus. Il y avait des séances plus riches que d’autres, plus compliquées aussi, mais nous avons toujours trouvé une information intéressante à ajouter à notre dossier. Parfois nous n’avons pas rencontré de difficulté. À l’inverse, il y avait des séances où nous avions plus de mal à travailler : des problèmes d’analyse pour notre sondage avec Excel, l’organisation de notre plan… Parfois il y avait simplement de la fatigue et un manque de concentration.

 

Les TPE ont quelques fois créé la surprise. Nous avons eu un coup dur avec la perte de fichiers (liés au sondage) que nous avions passé du temps à faire. Nous avions mis des professeurs et des élèves à contribution et nous étions très ennuyés. D’autant plus que nous avions passé une grande partie de notre temps à rentrer les données sur le logiciel. Malgré cet imprévu, nous avons su rester positifs et nous avons recommencé à rentrer les données sur l’ordinateur. Cet aléa nous a permis de nous rendre compte que l’on peut tout perdre d’un moment à l’autre et qu’il faut rester très prudent avec ses recherches. Après cette expérience, nous n’avons pas arrêté d’enregistrer ce sur quoi l’on travaillait de peur de perdre à nouveau une partie de notre travail !

 

Nous avons toujours trouvé une solution aux problèmes que nous avons pu rencontrer et les professeurs ont été là pour nous orienter, nous conforter et tout simplement nous aider à chaque question que nous pouvions nous poser.

 

En conclusion, les TPE m’ont d’abord permis d’évacuer la pression qui peut se faire ressentir lors des cours « normaux ». Au CDI, l’ambiance était différente et bien qu’il faille travailler cela nous faisait un break avec la journée que nous avions passée. Nous pouvions nous détendre tout en travaillant un sujet que nous avions choisi donc qui nous parlait forcément. Travailler en groupes et pouvoir partager ses idées librement fut pour moi très enrichissant. L’avis des professeurs était intéressant à connaître également. La différence d’âge et l’expérience ont fait que la conversation fut très animée et riche. Les réseaux sociaux font partie du quotidien de la société et sur un sujet comme celui-là, il était très facile d’engager la conversation. Chacun n’avait pas la même perception des choses et c’est cela qui donnait du dynamisme à nos cours.

 

J’ai perçu les cours de TPE comme des cours d’échange que ce soit d’élèves à élèves, de professeurs à élèves ou même de professeurs à professeurs ! L’ambiance au sein du groupe était très bonne avec mes partenaires. Il y avait de l’entraide entre nous, nous avions tous le même but : avoir une excellente note ! J’ai vu que prendre les idées de chacun et les réunir peut créer quelque chose de très performant.

 

J’y ai trouvé un moment particulier de la semaine où le travail n’était pas désagréable et auquel j’avais plaisir à assister. J’ai trouvé intéressant le fait que les professeurs et les documentalistes nous guident mais nous apprennent aussi à être autonomes.

 

J’ai également appris à gérer mon temps (une difficulté chez moi) et aussi à me détendre après une journée de cours. Nous avons passé de bons moments entre élèves et professeurs où nous pouvions échanger sur des sujets légers et aussi parler de l’actualité quand il y avait des points importants. Le travail a toujours été la priorité, bien évidemment, mais il y a eu des moments d’humour et de décompression qui nous ont rapprochés.

 

Enfin, les TPE m’ont permis de chercher des informations sur un sujet qui me tient à cœur et de pouvoir réaliser un dossier que je présenterai à la fin à un jury. Je voulais faire de mon mieux pour pouvoir apporter des connaissances au jury sur un domaine que j’appréciais particulièrement. Partager et montrer ce que l’on connait et être récompensé en retour est toujours gratifiant.

 

À titre personnel, ces TPE m’auront appris de nombreuses choses sur les réseaux sociaux que je n’aurais pas autant approfondies si je n’avais pas travaillé dessus dans ce cadre-là. Ils m’ont permis de me rassurer et de me conforter dans mes choix personnels vis-à-vis des réseaux sociaux.

Manon GAUTIER

1ère ESA

 

Lors de la présentation des TPE, j'ai tout d'abord été orienté vers les thèmes santé et bien-être et l'argent. Nous nous sommes donc mis d'accord avec Clara et Pierre Benoit pour partir vers ces sujets. Il s'avère que nous sommes aussi bons amis et que le travail est bien plus facile à fournir lorsque nous nous entendons bien. De plus nous étions attirés par les côtés économiques, sociaux et géographiques de ces sujets. Nous avons donc commencé notre travail et nous nous sommes vite aperçus, environ deux séances après, que nous partions dans tous les sens et que le sujet choisit était bien trop vaste.

 

Nous avons ainsi décidé, à l'unanimité, de nous orienter vers un sujet plus relatif à nos vies. Ce sujet était à savoir les réseaux sociaux en ligne dans lesquels nous étions tous assez présent. Nous nous sommes donc orienté vers les thèmes crise et progrès et individuel et collectif. Les sujets concernés étant donc la sociologie, il s'agissait de comprendre et de transcrire les comportements humains face aux réseaux sociaux en ligne, et, l'histoire, il fallait comprendre d'où venaient ces réseaux sociaux en ligne.

 

 Le sujet lancé nous avons donc trouvé une problématique relative aux jeunes, elle s'intitulait «  En quoi les réseaux sociaux en ligne influencent-ils la socialisation des jeunes ? », elle correspondait donc bien à nos attentes et était proche de notre quotidien. Notre plan fut plus difficile à trouver il a fallu le construire, le reconstruire,... Nous avons donc abouti sur un plan en trois parties retraçant nos recherches et ce que l'on voulait aborder dans notre TPE.  Ce plan avait comme première partie « Les jeunes et les réseaux sociaux en ligne » puis, comme deuxième partie, « Les réseaux sociaux en ligne, ennemis ? » Et enfin, en troisième partie, « Les réseaux sociaux alternatifs ».De plus, dans ces parties nous avons construits des sous-parties. Nous avons finalement décidé de rendre notre production sous forme de site internet pour que ce TPE soit plus conforme à notre idée de ressemblance à la vie quotidienne.

 

Ensuite nous avons commencé notre analyse des différents points des sous-parties du plan. En outre nous voulions aussi réaliser un sondage consistant à observer les phénomènes des réseaux sociaux en ligne au plus près de nous, c'est à dire dans notre propre collège/lycée. Ainsi nous nous lançâmes dans la réalisation de notre sondage. Nous avons tout de même demandé de l'aide à nos professeurs à savoir Madame Raix, professeur de Sciences Économiques et Sociales et Madame Tabary, professeur d'Histoire-Géographie. Elles nous ont aidés en nous disant qu'il fallait tout de même visualiser une certaine quantité d'élèves et non tout le collège/lycée. Nous sommes donc partis dans l'idée d'interroger trois classes de secondes et trois classes de sixièmes. Nous avons ensuite envoyé, aux professeurs principaux de chaque classe, un mot demandant l'autorisation de distribuer les sondages à leurs élèves. Ils nous ont tous répondu positivement ce qui nous a permis de continuer notre TPE.

 

En attendant les réponses, qui ont mis environ trois à quatre semaines à revenir, nous avons commencé notre travail de recherches et d'analyses. Ce travail prenait du temps et n'était pas très concluant. Soit les informations étaient fausses, soit elles étaient erronées. Nous avons aussi rédigé l'introduction qui était un point crucial dans notre TPE puisqu'elle présentait notre sujet.

 

Ensuite nous avons reçu les réponses des sondages. Nous avons donc commencé à les informatiser et ce fût un travail de titan. Nous y perdions assez souvent notre sérieux car cela était long et répétitif. Arrivé au bout de notre dur labeur il a fallu les analyser, nous ne savions pas du tout comment nous y prendre. Nous avons donc demandé de l'aide à un professeur extérieur à l'établissement qui nous expliqua comment réaliser l'analyse. Nous avions enfin fini les sondages des secondes. Malheureusement une semaine après avoir effectué cette analyse, il s'avère que notre dossier avait été mal enregistré, nous avons donc dût tout recommencer. Nous avons analysé les sondages des sixièmes lors des vacances. Il fallait maintenant passer à nos recherches. Nous nous sommes donc mis d'accord pour nous répartir les tâches à effectuer.

Nous avons donc passé en revu toute la bibliothèque du lycée pour y trouver des informations intéressantes. Nous y avons trouvé un livre et quelques articles mais la majeure partie de nos informations restaient celles trouvées sur internet. Pour ma part j'ai usé de moyens informatiques mais j'ai aussi eu recours aux livres. Certains nouveaux livres correspondaient à mes recherches. De plus si nous trouvions quelque chose d'intéressant pour une autre personne du groupe nous le lui disions. Nous avons donc formé une bonne équipe.

 

Pour la rédaction nous nous aidions de nos recherches mais rédigions seuls. Nous avions auparavant trié et sélectionné les informations les plus utiles. En effet, une partie de nos recherches ne correspondait pas exactement à ce que l'on recherchait. Il a donc vite fallu faire le tri pour ne pas en être perturbé. Ce tri ainsi effectué, nous avons chacun rédigé nos parties et traqué les fautes d'orthographe.

 

Nous avons particulièrement demandé de l'aide à nos professeurs durant cette partie de rédaction car nous ne savions pas exactement comment rédiger, ce sur quoi il fallait s'appuyer. Elles nous ont aussi dit de revoir notre plan pour qu'il soit plus conforme à ce que l'on expliquait. C'est après cela que le plan final fût décidé.

 

Nous avons donc rédigé nos parties respectives et retracé des points essentiels de notre TPE. Ayant pratiquement finit la rédaction nous avons donc commencé à réfléchir aux différents types de supports adaptés à notre sujet. Nous étions tout d'abord partis sur une idée de rendre notre production en dossier sous forme de page Facebook puis durant les vacances nous avons remis en cause le dossier et nous avons préféré offrir la version finale sous forme de site internet. Ceci nous convenait car c'était plus original sans être excentrique et était plus proche de notre idée de vie quotidienne. En effet dans notre vie de tous les jours et durant le TPE nous avions particulièrement besoin d'internet, il nous a donc paru important de sortir de l'ordinaire tout en restant dans l'habitude. Nous avons donc utilisé un site internet gratuit pour réaliser notre production.

 

En conclusion, ce TPE était très loin de ce à quoi nous nous attendions au départ de mon point de vue. Mais la production finale rend bien compte de notre travail et du fait que nous avons su travailler en équipe. De plus, les réponses sont plutôt claires et concises et nous avons abordé tous les points que nous souhaitions. Notre réponse à la problématique est donc les titres des sous-parties à savoir « Différents modèles de réseaux sociaux qui jouent un rôle dans la socialisation » puis « Facebook, des règles connues et toujours en évolution mais encore insuffisantes » et enfin « Un nouveau moyen d'échanger tout en restant anonyme ». Voilà donc une réponse courte et claire à notre problématique. Il reste cependant toujours des zones d'ombres puisque tous les secrets des réseaux sociaux en ligne n'ont pas été relevés. De plus ces réseaux sociaux en ligne sont amenés à évoluer au cours du temps et des sociétés. Cette réponse et cette problématique sont donc valables pour cette année et certains points seront peut-être à remettre en cause dans quelques années. On peut donc dire que notre sujet est en constante évolution. Mais je suis tout à fait satisfaite de notre réponse et de notre sujet. Grâce à ces TPE nous avons appris à travailler ensemble mais aussi de notre plein gré et de manière autonome. Nous avons appris à faire des recherches, à évaluer quels sites, quelles informations étaient à éviter ou à préférer. Nous avons aussi appris à trier ces informations et à rédiger par nous-même. Cette expérience fût très enrichissante dans un groupe fort sympathique ou l'ambiance de travail était bonne. Nous savons maintenant mieux travailler en équipe durant une longue période sur un même sujet. De plus nous pouvons affirmer que cette production a été réalisée par nos soins et nous en sommes fier.

Pierre-Benoît CORBIN-PHILIPPON

1ère ESA

 

            Comme tous les élèves de classe de première, j’ai découvert les Travaux Personnels Encadrés (TPE) cette année. J’étais assez bien informé puisqu’en classe de seconde, nos professeurs avaient présenté cette épreuve anticipée du baccalauréat.

 

 1.  Pourquoi avoir choisi ce sujet ?

 

Je voulais travailler sur un sujet qui me parle réellement, qui me concerne dans notre vie de tous les jours. La formation du groupe s’est faite naturellement. Clara, que je connais depuis la classe de sixième et Manon, depuis la seconde avaient les mêmes attentes que moi des TPE. Au départ, nous avions beaucoup de mal à trouver un sujet. Nous avions d’abord prévu de travailler sur les systèmes de santé dans différents pays. Mais au fil de la première séance, nous avons remarqué notre désintérêt grandissant pour le sujet initialement choisi. De plus, les problématiques que nous essayions de construire n’étaient pas pertinentes. C’était donc un mal pour un bien qui nous a permis de repenser notre projet depuis son point de départ.

C'est alors que la décision commune du groupe fut de travailler sur les réseaux sociaux en ligne. Ce sujet était d’autant plus pertinent pour notre groupe puisque je suis passionné par les nouvelles technologies et que, contrairement à Manon et à moi, Clara n’est pas inscrite sur les réseaux sociaux en ligne. Par conséquent, il était intéressant d’avoir son point de vue tout au long de la démarche. Nous avons alors problématisé le sujet ainsi : « En quoi les réseaux sociaux en ligne influencent-ils la socialisation des jeunes ? » Cette problématisation du sujet s’inscrit dans les deux thèmes généraux « Individuel et collectif », « Crise et progrès ». Elle répondait bien aux critères que nous nous étions fixés. L’idée était donc de comprendre dans quelle mesure les réseaux sociaux en ligne s’intègrent, voire s’immiscent dans la vie des jeunes. Le couplage disciplinaire s’est ainsi construit naturellement : l’histoire, pour tout ce qui concerne l’émergence et l’apparition des réseaux sociaux en ligne et des technologies de l’information et de la communication ; et la sociologie pour tout ce qui se rapporte à la socialisation des jeunes.

 

Une fois le sujet choisi, il nous fallait débuter les recherches pour élaborer notre production finale.

 

 2.  Les différentes étapes de l’élaboration de la production finale

 

Notre problématique traitant de l’influence des réseaux sociaux en ligne dans la socialisation des jeunes, il nous était indispensable de travailler en connaissance de cause. Nous avons voulu étudier et comparer les comportements d’adolescents de deux niveaux différents : des élèves de sixième et des élèves de seconde. C’est pourquoi nous avons réalisé un sondage, qui s’intègre à notre première partie. La seconde partie, quant à elle, traite des aspects négatifs des réseaux sociaux. Il est vrai que tout n'est pas toujours « rose ». Enfin, notre troisième partie porte sur les réseaux sociaux alternatifs, qui sont une nouvelle forme de communautés en ligne. Mais nous avons fait face à certaines difficultés.

Premièrement, il nous a fallu beaucoup de temps pour informatiser les réponses. Plus de temps que nous l’avions imaginé. Notre méthode n’étant pas des plus adaptées, nous avons demandé à différents professeurs de mathématiques comment nous y prendre avec le logiciel Microsoft Excel. L’une d’elles nous a même fourni une documentation complète sur l’informatisation de sondages et d’enquêtes.

Hélas, ce n’était pas le premier des obstacles. Par la suite, nous avons fait face à un problème informatique qui nous a fait perdre quelques fichiers, notamment le document Excel contenant l’analyse des réponses aux sondages. Nous avons alors passé une séance entière, aidés par nos deux professeurs encadrant et l'informaticienne du lycée à tenter de récupérer les données corrompues. Pour combler cette perte de temps, nous nous sommes répartis les sondages : chacun de nous a, de son côté, ré-informatisé les réponses.

Nous avons réalisé notre production finale à l’aide de sites internet et d’ouvrages du Centre d’Information et de Documentation. Cependant, pour ma part, il m’était difficile de sélectionner la bonne information parmi la multitude de sites internet et d’ouvrages disponibles. À partir du mois de décembre, voyant que nous n’avancions pas au rythme voulu, nous nous sommes répartis les travaux de recherche, de rédaction et de synthèse. J’étais en charge de l’analyse des réponses aux sondages des Sixièmes et des Secondes, de « Les réseaux sociaux : deux facettes différentes », « Nos données personnelles sont-elles en sécurité sur les réseaux sociaux ? » et « L’anonymat, au service des utilisateurs ? ».

Enfin, l’hésitation a été longue quant au choix de la forme de notre production finale. Mais nous voulions sortir de l’ordinaire et rendant autre chose qu’un banal dossier rédigé. Nous voulions aussi utiliser un support qui fasse penser aux réseaux sociaux, accessibles grâce aux Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). C’est pourquoi l’idée de rendre notre travail sous forme de site internet a été retenue. Ce support se rapproche le plus des réseaux sociaux.

 

 3.  D’un point de vue personnel

 

Ce TPE m’a beaucoup apporté. J’ai réappris à travailler en groupe. En effet, la dernière fois où nous avions un travail en groupe à faire sur le long terme avec un enjeu aussi important que le baccalauréat remonte à la classe de troisième, il y a donc 2 ans, avec l’Histoire des Arts. Cependant, les TPE demandent un investissement personnel plus important. Je pense que nous avons bien choisi notre sujet puisqu’il m’intéressait particulièrement. Contrairement à des camarades d’autres groupes de TPE, j’étais content d’aller en séances de TPE le lundi soir entre 16 heures et 18 heures. De plus, l'ambiance était très bonne et les échanges avec les professeurs étaient variés. Nous commencions à parler d'un aspect de notre sujet de TPE et la conversation pouvait partir sur complètement autre chose !

Enfin, Je ne voyais aucun problème à approfondir mon travail et mes recherches sur mon temps personnel. J’ai aussi regardé des reportages comme « Zone Interdite » sur M6, « On n’est plus des pigeons » sur France 4 ou encore « En quête d’actualité » sur D8, lorsque les sujets concernaient Facebook et autres Twitter ou Snapchat. Un sujet bien choisi entraîne un intérêt commun des membres du groupe pour celui-ci, ce qui était le cas pour nous.

Les réseaux sociaux constituent une thématique qui parle à n’importe quel adolescent ou presque. Et on n’a pas toujours conscience des enjeux de ces derniers. La constitution et la réalisation de notre production finale m’a permis de prendre du recul sur de ce que l’on pourrait appeler « les dessous » des réseaux sociaux. Maintenant, je comprends mieux leur fonctionnement, non pas au sens littéral mais au sens figuré.

Si je devais résumer ce que j’ai appris en une seule phrase, ce serait une citation : « Si c'est gratuit, c'est que vous êtes le produit. ».

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